D'ici Dance

ASCENSION DE MES REVES EMBAUMES

L’Ascension du Haut-Koenisbourg : Sélestat, mon amour, mes aimés ...

 

Hier soir, j’allais chez mon frère, mon cher et valeureux  patriarche du boulevard Saint-Germain pour régler une affaire très douloureuse dont je ne parlerai pas ici.

Un moment, son épouse a parlé d’un voyage impromptu qu’ils avaient fait en Alsace le week-end  précédent ; fine conteuse, elle a commencé à énumérer les lieux mythiques de mon enfance ; j’écoutais d’une oreille distraite l’énumération des hauts-lieux touristiques de cette ville coquette en arrivant par la charmante petite gare où ma mère nous attendait tendrement.

Depuis la mort de mon père, il y a bien plus de dix ans, maintenant, je n’osais plus y poser un seul pied, de peur d’être encerclée par de fantômes qui allaient m’entraîner dans une folle sarabande qui ne me laisserait pas indemne.

J’écoutais, j’écoutais… J’ai juste insisté  sur la renommée et la succulence des asperges d’Hoerdt qui poussent à cette saison , (et auxquelles  mon palais n’a jamais fait honneur),  qui sont cultivées dans une village alsacien proche mais toujours sans visage pour moi mais dont l’appellation contrôlée suffisait à ma fierté.

Et puis, après bien d’autres péripéties, tard dans la nuit, je me suis finalement endormie, toujours rassurée par les voix de mes écouteurs auxquels je branche mes nuits aussi inquiètes que mes jours.

Et là, la  Maison de Sélestat dans toute sa splendeur m’est apparue ; mon frère m’avait dit que la rue avait inversé les numéros ; les pairs étaient devenus impairs.

Et là, au lieu de me réveiller dans l’appartement du premier étage, dévolue au rabbin  de la ville, j’ouvrais la fenêtre sur  le rez-de-chaussée où habitait le hazan  -maître officiant de la synagogue-.

 La  petite cour aux herbes folles  qui menait à la salle de prière (kahalstub) resplendissait de soleil ; ma sœur S, ma fidèle de mes jours et de mes nuits était à mes côtés ; je m’inquiétais car j’étais en petite tenue et des voix d’hommes à barbes résonnaient dans la cour.

C’était un temps pour aller à la piscine, cette belle et grande piscine découverte entourée par les bras de l’Ill et surplombée par le Haut Koenisbourg,  château de l’Empereur Guillaume II, où mon père nous avait promis chaque dimanche ou jour fériée ensoleillée, jusqu’à sa mort, d’en faire l’ascension…

 

EVA HADAS-LEBEL

 

 



02/06/2011
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