AUTODAFE
Des nuits
entières
il
s'enfermait
dans
son
atelier
pour
sculpter
le
tronc
d'
arbre
longuement
il
le
palpait
regardait
auscultait
s'i
ma
gi
nant
la
fée
de
la
forêt
dont
parlaient
tout
bas
les
Anciens
cet
être
si
existant
tellement
inexistant
il
devait
le
mettre
au
monde
lui
lui
taillant
dans
le
vif
clair
du
si
len
ce
des
bougies
totalement
concentré
lui
chargé
de
donner
naissance !!!
mais
sa
compagne
en
son
lit
désert
se
lamentait
pourquoi
donc
me
délaisse-t-il
pour
cette
iréelle
sans
doute
l'
offrira-t-il
au
village
au
lieu
d'offrir
mon
image
mon
image
à
moi
tellement
plus
vivante
que
cette
infâme
de
bois
je
manque
de
sève
et
pourquoi
me
sacrifie-t-il
à
cette
oeuvre
qui
doit
me
survivre ???
c'est
bien
le
dernier
des
hommes
ce
fou
si
obstiné
si
le peuple
le
lapide
à
cause
de
l'
idole
je
lancerai
la
première
pierre
et
je
viserai
cet
oeil
qui
ne
sait
pas
me
voir
il
érige
une
déesse
et
ne
m'honore
pas
moi
si
réelle
si
charnelle !!!
mais
lui
dans
les
coulisses
du
Temps
n'
entend
rien
d'une
main
que
guide
le
Sens
lui-même
il
effleure
et
caresse
et
taille
et
découvre
la
forme
vertigineuse
qui
l'
attendait
pourquoi
s'interrogerait-il ?
l'
image
plus
vraie
que
les
fragiles
artifices
du
hasard
surgit
de
ses
mains
pour
qu'
il
la
dédie
à
tous
à
toutes
et
même
à
celle
qui
dans
sa
chambre
vide
le
maudit !!!
vois
comme
la
fée
frémit
frissonnee
pal
pi
te !!!
la
croirait-on
d'
une
main
humaine
créée
à
qui
porte
le
parchemin
quelle
que
soit
sa
course
et
le
péril
et
le
tourment
on
ne
saurait
attribuer
le
message !!!
c'est
déjà
suffisant
honneur
de
se
le
voir
confier
mais
la
délaissée
de
cette
oreille
ne
l'entend
pas
elle
crie
gémit
supplie
insulte
l'
Artiste
nie
la
perfection
de
la
nouvelle
beauté
qu'
elle
ja
lou
se !!!
et
lorsqu'
épuisé
l'
Artiste
vient
s'endormir
elle
se
lève
secrètement
s'
approche
à
pas
de
louve
et
vers
l'
innocent
corps
de
la
rivale
maudite
qui
respire
doucement
sans
crainte
ni
remords
elle
porte
la
torche !!!
Dominique Gabriel NOURRY