AUX CONFINS DE LA BOHEME
Aux
confins
de
la
bohème
dans
ces
quartiers
si
mal
famés
où
se
confinaient
tes
Amours
toujours
tu
rencontrais
des
étrangères
qui
semblaient
de
la
terre
entière
abandonnées
dans
les
bars
les
petits
restaus
dans
la
rue
même
tu
leur
parlais
dans
une
langue
que
tu
ignorais
et
peu
importe
ce
que
vous
vous
disiez
vous
vous
compreniez
au
quart
de
tour
plus
que
tout
tu
désirais
leur
saveur
et le jeu des sourires dans le rire
des
miroirs
elles
te
disaient
comme
elles
pouvaient
d'autres
soleils
et
d'autres
sources
et
d'autres
hommes
et
tu
les
prenais
comme
ça
avec
leurs
souvenirs
qui
de
ve
naient
un
peu
les tiens
étrangères
étrangères
bien
plus
que
celles
d'
Aragon
tu
n'étais
pas
leur
petit
enfant
mais
leur
Amant
quand
elles
le
voulaient
bien
que
tu
aimais
t'étonner
de
gestes
inattendus
ou
d'expressions
nouvelles
lorsque
tu
étais
seul
quelques
jours
tu
lisais
des
poèmes
de
leur
pays
que
souvent
elles
ignoraient
tu
aurais
voulu
tout
savoir
d'elle
tous
les
silences
bien
au-dessous
du
grain
de
la
peau
tu
aurais
souvent
voulu
les
garder
près
de
toi
mais
les
étrangères
souvent
ça
passe
te
laisse
dans
ton
impasse
les
étrangères
ont
le
mal
d'un
pays
qui
n'existe
déjà
plus
mais
elles
repartent
confiantes
vers
ce
vide
nulle part
et
te
laissent
toi
avec
le
mal
d'elles
que
ni
l'alcool
ni
les
poèmes
écrits
des
nuits
entières
ni
les
longues
confidences
au
bord
du
gouffre
des
bars
jamais
ne
guériront
car
les
confins
de
la
bohème
c'est
maintenant
partout
où
l'on
s'aime
et
même
au-delà
du
réel !!!
Dominique Gabriel NOURRY