CHAQUE ETRE PORTE SON MYSTERE
Chaque être
porte
son
mystère
dans
l'innocence
du
Temps
qui
peut
savoir
combien
d' âmes
se
sont
incarnées
en
lui
j'écoute
ce
violon
je
me
souviens
des
racines
que
je
n'ai
pas
et je pousse le cri
de
l' Indien
sur
le
sentier
de
la
guerre
et
je
te
lance
le
regard
de
défi
du
romancero
gitan
mais
je
surgis
au
coeur
de
Brocéliande
pour
supplier
qu' on
me
libère
enfin
de
toutes
ces
chaînes
je suis
fils
du
Soleil
satyre dénué
de
toute
honte
poursuivant
dans
le
sous-bois
les
nymphes
fugitives
à
peine
juste pour le plaisir indicible
d' être
capturées
vives
palpitantes
je vais te dire - et tant pis si ça t'indigne ! -
elles
et
moi
nous
sommes
absolument
dénués
de
honte
erreur de goupillon
ça
s'est
mal
goupillé
dans les sacristies
raté
encore raté
s'esclaffe
titi
le
canari !!!
laissez-donc
la
reproduction
aux
animaux
l' humain
jour
et
nuit
en toute saison
désire
l' humain
c'est
ce
qui
s''imagine
et
crée
c'est
ainsi
qu'il
fut
conçu
l' humain
déborde
l' animal
et
se
livre
à
toutes
sortes
d'actes
gratuits
les
pires
et
les
meilleurs
de
pire
en
pire
les pires
empirent
lorsqu' on
blâme
les
meilleurs
ou qu'on les interdit
sous
de
fallacieux
prétextes
pour
mieux
asservir
et
rentabiliser
chaque être
porte
son
mystère
qui
n'est
pas
négociable
dans la rue
ce
ne
sont
que
des
masques
qui
passent
suffisamment
neutres
pour
donner
le
change
de jolis masques d' ange
plus
étudiés
qu' un
roman
de
Flaubert
ils
semblent
purs
n'exhibent
pas
de
ratures
mais
ils
tiennent
plus
de
la
littérature
que
de
l'inexistant
réel
dont
on
se
rassure
ne fixe pas
mon
iris
tu verrais déferler
de
multiples
images
comme
les
vagues
innombrables
des
hautes
marées
de
la
cité
où
je
suis
né
j' adore
le
chat
du
physicien
quantique
vivant
et
mort
tout
à
la
fois
c'est lui
indéniablement
qui
se
frotte
à mes jambes
pour
avoir
du
ronron
c'est lui
dont
les
yeux
brillent
dans
mes
nuits
d'insomnie
c'est
luui
qui
me
conseille
en
cas
de
litige
entre
mes
diverses
consciences
il
me
parle
de
beau
sexe
et
de
mauvais
genre
c'est
un
chat
queer
et
ça
lui
vaut
de
dramatiques
querelles
de
quel
panier
relève-t--il
pourquoi
n'écoute-t-il
pas
la voix
de
son
maître
ou
de
sa
maîtresse
pourquoi
n'est-il
jamais
juste
là
où
on
l' attend
imprécis indocile
il
se
frôle
de
tant
de
jambes
que
ses
vers
n'ont
plus
de
pieds
chaqque êttre
porte
son
mystère
mais
pas
dans
son
attaché-case
le
mystère
c'est
toujours
la
case
en
plus
la prime
de
risque
du
petit
bonheur
la
chance
et
celui
celle
qui
se
terre
dans
sa
chambre
pour
échapper
au
mystère
rencontre
dans l'effroi
parfois
dans
l'émerveillement
souvent
un
autre
visage
qu' il
croit
le
sien
dis-toi bien
dis
toi
bien
fils
de
Caïn
qu'il
est
plus
facile
de
fuir
l'oeil
impitoyable
que
cette
eau
pure
profonde
et
trouble
et
troublante
qui
depuis
l' Aube
dort
en
toi
Dominique Gabriel NOURRY
( Pour relier il faut séparer pour séparer il faut qu'il y ait de l' être )