DECLIN DES NEIGES
Par pans
le blanc se déchire
brisde sourire
les mains dans trop de lumière hésitent
les gestes désormais
sont mal disposés dans le Temps
des paroles
crèvent
comme des bulles
au-dessus des consommateurs frissonnants
Super Mario en chapeau rond
torture
un verre d'eau
de moins en moins
minérale
de plus en plus végétale
comme c'est diégétique !
un peu plus tard
ce sont toujours les mêmes
ils nettoient soigneusement
leur écran
pour parler
plus
clair
debout sur sa table Desnos vocifère
que l'Esprit l'a abandonné
Breton se murmure tout seul
"Ici l'on dîne"
La Tour Saint-Jacques
est parfaitement restaurée
et vos amours ?
Parfois j'aperçois d'inquiétants échafaudages
pour traverser le pont
pour enfoncer dans le coeur des vamps
pire
l'épieu incandescent du Poème
faut-il donner le change
ça se terminera au pieu proclame l'affiche jeunes gens arrogants avez-vous composté avant de monter dans le train de la Vie
train de vie
train fantôme
qui parfois se dérobe sous nos pas
Aubade Scandale je rêve de dessous
dessous
les étoiles
stars factices de la nuit de Pigalle
et c'est trop pâle
que s'empale
sur les néons crus
le Poète Romantique
ce niais nous deux le clair de lune
et puis sous le scalpel
te texte qui geint
le sexe partout toujours proscrit dans sa pornographie même
plus que jamais
absent
tout est désormais bétonné
Au secours Reich
je crois que toutes les braguettes sont coincées
suite à un acte malveillant
dont
tout le monde
ignore l'Auteur
tandis que s'incendient
d'immenses épiceries
nous fuyons affolés
sous le regard des caméras
nous nous engouffrons
dans les commentaires
comme dans des tunnels
criblant
l'espace-temps
tout un instant
je suis tombé en amour
pour un flocon
dans un désert couleur de sang
jamais plus nous ne partirons nulle part
mais les vendeuses de Zara
ont le coeur grand comme ça
choisissez donc pour votre amie
un pull
Monsieur le Professeur
dans le turn over
des espaces bleutés
j'ai mis le badge de ton silence
serai-je jamais conforme
à tes formes
évaporées ?
belle comme un manifeste Dada
je te verrai bien trôner
sur le socle de Charles Fourier
pour le fun
l'harmonie
il n'y a pas photo
c'est la faute à Cocteau
je ne sais plus dormir la nuit des inconnues n'habitent plus mes rêves dès que mes paupières se ferment on force mes portes on force mes portes on force mes portes
arrêtez je vais
appeler la police
arrêtez de me violer de me frapper de m'injurier
sur le terre-plein
désormais
il est interdit de poétiser
mettez en veille cet inconscient même plus freudien qui bourdonne comme une abeille et nous prend en tenailles
alors que nous avons
du travail
va nus pieds va-t-en guerre j'en appelle au sexe
autrefois notre problème
notre dilemme
notre je t'aime
désormais plus de vibromasseur
j'activerai
la zone E5 de ton cerveau plus besoin de prendre la Reine
pour faire mat
le mal
mon érection deviendra-t-elle
aussi automatique
que mon écriture
sans tes lèvres qui balbutient le plaisir
à perdre haleine
et le poème s'épand
s'épanche
dans ta bouche de pervenche
douce revanche
pour tous ces soleils de ma vie qu'on m'a brouillé
au temps de mes adolescences
chavirées