DIEU MERCI
Dieu merici
- God bless you -
le bon vent
s' est engouffré
dans nos voiles
nous poussant
vers les îles bienheureuses
fécondes
en
or
les hommes d' équipage
ne rêvaient
que
de
cela
mais moi ......
je savais la Vanité des richesses
de ce monde
mourir
sous un dais de pourpre
ou
sur un pauvre matelas
quelle
différence ?
mais moi ....
je savais mes poèmes
enfin lus
dans mon pays
après
toutes ces années
où
l' on m' avait
étouffé
parce que
je n' étais pas né
fils
de Lettré
perce que
je n' avais pas
voulu
me
soumettre
au rites humiliants
maniaques
des valets
des
Lettrés ....
sur mes lèvres
ne naissaient
même
plus
la prière
je connaissais
la
chanson
leur chanson
qui
n'
est
pas
MA chanson
la mer m' avait accueilli
comme
tant d' autres
aux espoirs dévastés
je ne savais me dire
que ces mots
à
quoi
bon
à quoi bon rêver chercher jeûner s' enivrer
philosopher règner
dormir
à quoi bon !!!
si
j' ai posé
le
pied
sur cette terre
ce n' était
que
pour
savoir
si elle tanguait
sur les eaux du Cosmos
comme
le bateau
sur
la
mer
de
Chine.....
et puis voilà
dès le premier pas
j' ai
rencontré
ces yeux
bruns
d' outre-mer
et
de longs cheveux
noirs
tout de suite
ont
glissé
sur le regard
en
amande
demande
Dieu merci
je n' étais plus jeune Homme
mais
de funestes combats
ne
m' ayant
pas
rendu
grabataire
je pouvais encore
ne pas trop
déplaire
même d' une coque
de
moi
j' étais capitaine
et
les vigoureux
matelots
étaient
en
quête
de
plus
clinquantes
aubaines !!!
Dieu merci !!!
j' étais
plus sensible
à
la
grâces
des bergères
qu'
à
celle
des princesses
et
cette silhouette-là
qui
de
dessinait
devant mes yeux
de
Poète
dans mes plus
somptueux
délires
je n' aurais su
l'
écrire
Dieu merci
d'
avoir
créé les antipodes
pour
me
faire
tourner
la tête
beaucoup
plus
vite
que
la
Terre !!!
les marins
qui
revenaient
les bras chargés de fruits
et
de
filles
peut-être
de
mon Coeur en naufrage
de
mes yeux en mirages
de
ma tête sans êge dans les nuages
se
moquaient
peut-être
Dieu merci
je n' ai pas eu
le
temps
de me faire scrupule
d' alléguer
mes
crépuscules
l' étrangère main
m'
a
rendu
la mienne
que
j'
imaginais
inapte
à
l'
alliance
Dieu merci
tout au bout du monde
tout au bout du Temps
d' étranges hallucinations
saisissent
les
évadés de l' Illusion commune
à
croire
que c' est
le
Soleil
qui
reflète
la
Lune
Dieu merci
beaucoup
savent
sans
vouloir
le savoir
qu' ils connaissent
pour
l'
avoir
parcouru
le
bon
chemin
dans les passes
redoutables
Dieu merci
parfois
le
Poète
tout
au
bas
de la page
qu'
il
ose
à peine
signer
trouve
la
plage
où
se
sont
en mille vies
évaporées
ses
pas
imprimés.....
et
lors
même
ce ne serait
qu' une
histoire
dérisoire
à quoi bon
dis
à quoi bon
douter ?
il
n'est
de
bonne
route
pour
les
enfants de l' horizon
que
le doute
du
doute
en
dérision
de
la
Raison .....
Dieu merci ....