JE VOUDRAIS QUE MA LANGUE
Je voudrais que
ma langue
soit
un somnifère
lorsque tu débats la nuit
de nos relations
conflictuelles
et que tu projettes
de me quitter
sans me quitter
juste pour le plaisir
de me dire
que je te fais souffrir
et tu sais que ça me fait souffrir !
je voudrais que ma langue terre haleine
soit un somnifère
s' enfonce jusqu' au fond de ton gosier
de ton gésier
je voudrais que ma langue soit une longue langue de tamanoir
qu' elle s' insinue
jusque dans ta cervelle
pour y laper
les fourmis paranoïaques
qui te remontent
miss
si
sipide
contre le pauvre Indien
qui nettoie
tranquillement
ses armes
inutiles
je voudrais que ma langue soit un anaconda
qu' elle s' enroule autour de te rouge_gorge d' oiselle
s'enspirale dans ton nombril
s'entête dans tes intestins qui répercutent la cervicale
logique
et que tu sautes à la corde imaginaire
de tes délires culinaires
cueillis
dans le bréviaire :
comment accommoder le Poète sans le racommoder ?
réduire ses diplômes en étiquettes ?
ses passions en miettes ?
le faire disparaître
dans une trappe
chausse-trapppe
secrète ?
il est de toute première nécessité
de lui laisser
entre les mains
toutes sortes d' objets contondants :
coupe-papiers , ciseaux , limes , tringles , baleines , scies , etc
tout Poète est Suicidaire en Puissance
mais il est indolent pleutre paresseux
ce qui sidère
c" est qu'on ne l' aide pas plus
il suffirait d' un rien juste unr grimace une brimade un reproche
les poètes sont dévorés par la culpabilité : dans un monde si utile comment se permettre de l' inutile ?
il suffirait d' un petit geste
une main lâvhée au bord du quai
pour rire un coup de coude sur la pointe du raz
mais évidemment ta langue ta langue qui sonde er bave et bafouille des inespties psychologiques sorties d' on ne sait quel kiosque coquetant
mitraillette molle mais précise
c'est ce qui le mieux affole
regarde
le polichinelle enroule la sienne autour de cou comme s' il était le petit Prince et saute de son astéroïde , un globe sous le bras
comme il n' a pas trouver d'oiseaux-poèmes
pour le véhiculer
il s'écrase le nez rose rose comme toi rose sur les rocs pointus du désert
son front s' est ouvert le sang coule dans ses cheveux blonds
je voudrais que ma langue lèche ça tant c' est cruel
toi tu trouves ça drôletu joues ton rôle tu annonces que tout ça c'est de la com
qu'il ne faut pas faire attention
les Artistes feraient n' importe quoi pour se faire remarquer
maintenant ils meurent devant nous pour nous émouvoir
le mieux c' est de ne rien croire voir savoir
les robots certainement
seront
plus
satisfaisants
jouissant du complexe de répérition
ils bous rassureront
sourire
aux lèvres
jusqu' à la fin
de la Civilisation
Dominique Gabriel NOURRY
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