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JEANNE LABRUNE : LE CORPS DU DELIRE

 

 

"SANS QUEUE NI TETE" , sans doute, mais JEANNE LABRUNE retombe, comme un vrai chat de gouttière, toujours sur ses pattes ! Dans ce film intelligent et subtil, il est surtout question de "LA PASSE" que LACAN, de Maître à disciple, établit dans son Ecole. Comme le reconnaît au cours du débat, le Metteur en scène, ce n'est pas sans MALICE que le Médecin-Philosophe institua cette pratique.

Cela se sublime devant la caméra en de nombreux objets transitionnels. Un Doudou Nounours vient adoucir les douleurs des protagonistes que la Vie ne parvient pas à bercer. Très souvent, UN ANGE PASSE et qui veut faire la Bête finit, en désespoir de cause, par s'en remettre à sa caresse. De la place qu'il doit occuper, ce cadeau comme l'Inconscient encombrant, c'est un Fou, spécialiste de la tendresse, qui en décidera.

C'est bien le seul Spécialiste qui ne s'égare pas ! Le Psychanalyste et la Putain, merveilleusement interprêtée par ISABELLE HUPPERT, ces experts es-Sexe perdent souvent leurs moyens, lors même qu'ils s'enrichissent.

La charge est précise. JEANNE LABRUNE prend pour cible un nouveau Clergé que certains se sont imaginés, pour leur propre confort, infaillible. Au Shaman de l'âme est d'ailleurs livrée, par erreur, une tiare ecclésiastique. L'ACTE MANQUE, volontaire, vaut un discours de VOLTAIRE.

Somme toute, c'est la question du TRANSFERT, celui de la Cinéaste, tout d'abord qui est posée. Le Spectateur en rit mais ni peut mais. Le Psychanalyste, lui, sourit. Ne nous avait-il pas prévenu: "Au jeu du Désir, les dés sont pipés et les cartes truquées" (DOLTO). Comme au Jeu de l'Acteur qui, SAUF ERREUR, ne s'identifie pas à son personnage.

 

Alors, finie la comédie de la Psychanalyse ? Que s'éteignent les lumières et que tous les regards -candides- se tournent vers l'ECRAN.

Certains PHILOSOPHES, qui regardent des astres cyniques et tombent souvent dans les bouches d'égout, se frottent les mains. Ils croient le "Crépuscule des Idoles" arrivé ét leur Grand Soir venu !

Erreur ! JEANNE LABRUNE ne hurle pas avec les loups. Ce serait trop facile, trop démagogique. Elle nous précise simplement, comme le célèbre Séminaire de LACAN : "LES NON DUPES ERRENT". Qu'on se le dise mais surtout qu'on le réfléchisse.

Ce que nous découvrons, avec une tendre ironie, ce sont des êtres humains, comme nous, embarqués, fragiles, en quête de repères, qui cherchent à tenir leur place, à jouer leur rôle. Alors à qui se fier ?  Quelques uns PASSENT A L'ACTE et renversent l'Echiquier. Contre ce bouleversement on lutte, non sans être secrètement séduits. La plupart se répandent en paroles pour tenter de cautériser leurs plaies. Ce n'est souvent que subterfuge. Le dit du supposé Maître scande. Mais c'est parfois inutile, et même néfaste. Le Sage enfin reconnu désigne. FAIT SIGNE. Comme le film lui-même.

DEUS EX MACHINA.

C'est le DENOUEMENT. L'une des fins de l'Analyse.

Cela pourra-t-il encore FAIRE DEBAT  ?

 

 

 

Dominique  Gabriel    NOURRY

 

 

 

JEANNE LABRUNE :"Sans queue ni tête"



17/09/2010
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