L'EMPREINTE DE FEU
Qu'est-ce que
l'empreinte
de
feu
de
je t'aime
face
aux murailles
des
conventions
des
traditions
et
autres
bille
vé
sées
des doctes
et
des
assis
rassis
qu'est-ce même
que
le
nom
de
ma mère
sur
une
tombe
face à leurs fronts de béliers
lourds
et
légaux
tout ce qui fige vois-tu tout ce qui fige
est
dia
bo
lique
la Vie tout de la Vie
est
élan
et
c'est
pour
cela
que
j'inscris
en
majuscule
V I E
qui
prend
position
contre
la
Vie
telle qu'elle se manifeste
dans les hasards
les
regards
certains retards inexplicables de l'aiguille qui refuse de quitter le 12 de l' horloge
qui
prend
position
contre le mouvement naturel des Amours
inéluctable
comme
celui
des
sphères
qui
prend
position
contre
l'évidence
du
mouvement
de
tout
ce
qui
existe
qui
prend
position
depuis
l'ombre
de
son
dérisoire
sanctuaire
se
damne
et
se
fâne
qui peut se permettre de juger
ce qui naît
de la nécessité
qu'il ne comprend pas
qu'il ne tolère pas
qu'il ne domine pas
ce que je dis
fut
gravé
dans
le
vent
si le vent change de sens ou d'apparence
il continue
pourtant
de
souffler
qui pourrait se vanter de dominer ses turbulences ?
tu te sens
aimantée
tu
crois
peut-être
pouvoir
exiler
l' Amant
mais délicieuse limaille mon Aimée
comment
te
débarasseras-tu
de
l'aimant ?
la marée de ta crainte qui m'emporte vers le grand large du vide
crois-moi
devra se retirer
vaille
que
vaille
lorsque
bondiront
les
hautes
lames
du
Désir
je le sais
nous flambons
sur
le
même
bûcher
je
prie
pour
que
l'inquisiteur
qui
s'oppose
au
Destin
des
roses
ne soit pas châtié de son arrogance
ma vérité
c'est
que
le
Maître
du
Temps
bien
avant
l'homme
et
la
femme
avant la suave Eve
avant même l'intrépide Lilith
le Maître
a
créé
la
Liberté
parce que
sans
Liberté
il
n'y
aurait
pas
de
choix
possible
qui s'oppose alors à la divine Liberté
dont
se
recommande
la mienne
et
la
tienne
s'affronte à ce dont même il procède
ce
qui
est
cet
orgueil
dont
se
suscite
l' adversaire
peut-être
n'est-pas
Romantique
d'ainsi
mener
sur
le
terrain
théologique
le combat que réclame en cette nuit ma douleur
mais
crois-tu
que
je
ne
sais
pas
en
quelles
bandelettes
ils
te
momifient
les
gens
honnêtes
ne
nous
laisse
pas
à
regretter
ce
qui
se
laisse
encore
à
désirer
qu'elle est longue la nuit de septembre
je me sens
privé
de
ton
ambre
et
de
ton
ombre
et
de ta chair
précieuse
où
tout
entier
navire
altier
je
me
sombre
j'ai pris la lyre de David et celle d' Orphée celle de Taliesin aussi
j'ai
imploré
la
Déesse
Hindoue
qui
perce
si
bien
les
secrets
de
l'âme
de
la
femme
et
de
son
corps
aussi
et pourtant
j'ai peur
de
crier
dans
le
vide
ne détourne pas ta face ne détourne pas ta face !!!
il est rare que l'on écoute la Sagesse
lorsqu'elle
se
heurte
aux
si
bonnes
raisons
je les entends qui viennent les soudards et je sais qu'ils vont m'enchaîner me jeter loin de ta lumière ils ont pour temple des cadastres
et
ne
me
laisseront
que
cadavre
sur
notre
chemin
de
Lumière
qu'ils disent qu'ils fassent ce qu'ils veulent
ces lâches ces veules
je ne reculerai pas d'un pas
je ne récuserai pas un vers
et
je
crierai
ton
Nom
que
je
ne
prononcerai
pas
je
le
crierai
jusqu'au
fond
de
mon
néant
né
en
tes
absences
pour
que
l'écho
te
le
porte
et
que
tu
saches
que
si
je
sais
la
fragilité
de
mon
Poème
je
connais
aussi
la
fixité
de
ton
Regard
Etoile
qui
ne
se
laissera
jamais
tant
il
brille
ardent
ma souveraine
enfermer
dans
la
cage
de
nuages
de
leurs
usages
que le bel orage
de notre rencontre
et de notre étincelante étreinte
a
définitivement
foudroyés !!!
Dominique Gabriel NOURRY