LA CAVERNE
Au bout de ta langue
une étoile hésite
et se déshabille
je tombe dans l'abyme
de ta perspective
avec des mots qui n'ont
qu'un lointain rapport
avec la Poésie
mais constituent cette poésie
du corps
sang sperme larmes
qu'infiniment je quête au bout des lignes
de ma Vie
et de la tienne
tissu d' Amour
où en suis-je
où es-tu
nous savions-nous presqu'îles
nous que fouettaient les vents d'hiver
qui est l'endroit
qui est l'envers
de cette jonchée de Plaisir
dans le cataclysme des draps
qui est l'envers
qui est l'endroit
tu n'es plus que le revers
de mes doigts
et je te cherche
te cherche encore
lorsque déjà je t'ai trouvée
ce n'est jamais assez
jamais assez toi
jamais assez moi
pour que l'on se confonde vraiment
souviens-toi de la caverne
où je t'ai aperçue
dans les coulisses du Temps
souviens-toi de la chair unique
et tendre
qu'autrefois nous fûmes
roulant dans les astres incandescents
souviens-toi que je t'ai toujours aimée
ou bien
oublie-moi
Dominique Gabriel NOURRY