LA CORDONNIERE DU VENT
est lourde et grasse
les hommes les femmes
les bestiaux
s' y
embourbent
enlisent
enterrent
c'est toujours le même sillon
la même moisson
le même cercueil
de
ce
bois
dont on devrait faire plutôt
les bateaux
la mère
en ses amples épaisses
jupes
est
assise
devant la large table
elle compte
le grain
le gain
c'est une Femme de Devoir Devoir Devoir
il faudra
en
prendre
de
la
graine !!!
le père
toujours
en
mission
per
mission
militaire !!!
fait
ronronner
les
bourgeois
obtus
de
charleville
et
puis
féconde
la
mère
avant
de
repartir
les messes et les travaux et les conciliabulees
ça
lui
fout
le
bourdon !!!
partir ! partir ! partir !
ça ne se prononce pas
tout
de
suite
dans
la
tête
du
fils
qui
tourne
en
rond
autour du gazon
Charleville Charles Baudelaire
en
attendant
de
jouer
la Fille de l ' Air
il suit
de
ricanantes adolescentes
et
ne
sait
dans ce bourbier
sur
quel
pied
danser !!!
s' il
s'
invente
des
" romans "
des
"bohèmes "
c' est
pour
mieus
se
payer
sa propre tête
ce
qui
est
somme toute
charmant !!!
partir oui partir partir
monter
vers la Capitale
et
mieux
qu'
un
Rubempré
s'y
distinguer !!!
fils
de
capitaine
le
jeune homme
est
stratège
il
cible
après quelques lectures
le Prince reconnu
des
Poètes
un tendre Amoureux
se
veut-il
répendant en ses salons
sa
Bonne Chanson.....
un deux trois Soleil
finie
la
Chanson
la douce Romance !!!
les Avant-Gardes
seront
des
coups
- souvent d' épée dans l' O !!! méga !!! -
Rimb
a tout compris
ne néglige rien
ni
coups de rein
ni
coups de canif
ni
la culture des poux dans sa longue chevelure
ni
quelques
gouttes
de
vitriol
et zut zutique zutons
mais
non
sans
arrière-
pensée !!!
qu' elles se cachent
derrrière
leurs
ombrelles
les
indolentes
celles qui ne seront jamais
Soeurs de Charité
partir ! partir ! partir !
hors de lui ! hors de tout ! hors la loi !
mais pour qui ?
pour quoi ?
pour échapper
à
la
mother
pour
se
soustraire
à
cette
frangine
qui
le
rattrapera
au
dernier
tournant !!!
pas d' inceste ! jamais ! surtout pas !
le plus beau
c'est
toujours
ailleurs !!!
une Saison en Enfer ,
sûrement
mais ça devait d' abord
s'
écrire
" livre nègre "
paartir ! partir ! partir !
on te tire dessus tu te tires
tu tranches
les
horizons !!!
la Littérature : faillite
alors
vite
une autre affaire
café armes n' importe quoi
se tuer se tuer au travail
écrire
de convenables lettres
à
l'
honorable famille
pleine
de
promesses
et
se
couler
comme on se coule dans la Lumière
dans le corps harmonieux
d'une
fille
d'
Abyssinie !!!
elle est retrouvée ? quoi ?
L' Eternité
dont
se
hâle
au bord de la transe
la
peau
la fille du Soleil
même imaginaire
si
loin
des
effrontées
de
Mézières
maintenant
ridées
de
rigueur
et
de
certitudes !!!
se
souviendra-t-il
de
ces
étreintes
bouleversantes
lorsqu' il
émettra
sur
son
lit
d'
agonie
le Désir
de
repartir
encore encore encore
repartir
vers
l'
infernal
Paradis ???
moi
qui
suis
naïf
et
Romantique
sans
me
dé
partir
d' un
sourire
je
veux
le
croire !!!!
APRES COUP
( Et bien sûr , au terme du bref sommeil qui succéda à ce Poème de nuit , la rue des Dames m' offrit une affiche dédiée au CHARLEVILLE d' Arthur RIMBAUD !!!
Je remercie une fois de plus le bienveillant Hasard....et je transmets !!! )