LA LOI DU DESIR
A l'innocence seule de l' oiseau .
1 ) Le personnage
a
trente
ans
il
s'enivre
souvent
au
Conway's
dans
le
quartier
des
Halles
à
Paris
il
boit
ce
cocktail
" my god "
et
ne
regarde
pas
Jim Morrison
qui
tout
près
glisse
dans
la
nuit
" my god "
c'est
téquila
mescal
kalhua
entre
18
et
20 h
c'est
moitié
prix
18
au
lieu
de
36
francs
il
en
boit
de
3
à
5
il
observe
les
femmes
sans
leur
parler
il
ne
veut
pas
se
souvenir
de
sa
mère
morte
dans
des
conditions
troubles
dans
sa
petite
enfance
morte
dans
l'
indifférence
des
hommes
cyniques
et
le
mépris
des
femmes
honorables
c'est
peut-être
pour
se
souvenir
d'elle
qu'il
descend
la
rue
Saint-Denis
d'
elle
que
l'
on
a
sûrement
comparée
devant
lui
à
ces
courtisanes
qui
le
hèlent
le
hèle
tandis
qu'
elle
luit
dans
les
té
nè
bres
de
sa
mé
moi
re
il
ne
répond
pas
ne
sourit
pas
ne
s'arrête
pas
tout
près
du
bout
de
cette
course
tellement
vive
le
coeur
de
quoi
battant
depuis
le
fond
des
vitrines
des
êtres
artificiels
lui
offrent
leurs
seins
luisants
et
leurs
fesses
sans
issue
et
leur
sourire
vide
underground
shwarz
2 ) le
personnage
a
quarante
ans
de
plus
il
a
sauté
la
barre
d'
un
millénaire
il
a
lu
beaucoup
de
livres
peut-être
en
a
écrit
quelques uns
- sur
ce
point
nous
avons
peu
de
documents -
il
sait
un
certain
nombre
de
choses
sur
lui-même
sans
doute
mais
pas
tout
il
n'a
jamais
fréquenté
de
sa
vie
une
prostituée
désignée
comme
telle
ce
n'est
ni
mépris
ni
méprise
dans
la
lumière
de
l'
automne
il
pénètre
dans
cette
boutique
un
peu
claire
où
se
vendent
apparemment
de
menus
objets
qui
le
fascine
il
essaie
un
fauteuil
vert
plutôt
féminin
puis
explore
une
boite
emplie
de
badges
femmes
femmes
femmes
des
visages
seulement
la
plupart
du
temps
il
désire
porter
l'
un
de
ces
visages
sur
sa
veste
noire
là
sur
le
coeur
parce
qu'
il
aime
ce
Poème
de
Baudelaire
" A une passante "
qu'
il
lit
et
relit
vit
et
revit
continuellement
il
s'achète
sept
étrangères
de
métal
et
sur
son
coeur
déjà
met
celle
qui
le
séduit
le
plus
on
aperçoit
le
flou
de
son
buste
rouge
mais
ce
qui
retient
surtout
c'est
qu'
elle
pose
la
paume
de
sa
main
très
blanche
sur
son
front
comme
faisaient
les
Tragédiennes
au
XIXe
siècle
c'est
si
suranné
que
ça
capte
se
crè
te
ment
la
belle
a
grafée
si
près
de
sa
peau
le
personnage
si
nue
dans
les
rues
de
Montmartre
qui
semblent
tellement
artificielles
aussi
elles
fier
de
sa
captive
peut-être
bombe-t-il
le
torse
comme
un
enfant
saurais-je
dire
si
c'est
ce
soir-là
sous
la
lune
ou
le
lendemain
sous
la
neige
que
le
quitta
l'impassible
amante
- pour
quel
théâtre
de
boue ? -
et
lorsqu'il
s'aperçut
qu'
elle
n'était
plus
là
lui-même
se
sentit
de
lui-même
é
vi
dé
quelque
vieux
désespoir
le
saisit
d'
elle
à
tout
jamais
perdue
mais
une
voix
en
lui
l'appela
" ne
pleure
pas
j'
existe
pour
toi
j'existe
en
des
dizaines
d'
exemplaires
tu
ne
me
perdras
plus
il
revient
alors
dans
le
parme
du
crépuscule
avec
des
rêves
d'
amour
romantique
vers
la
petite
boutique
et
fouilla
fouilla
désespérément
jusqu'
à
ce
qu'elle
surgisse
la
toute
dernière
l'
énigmatique
et
l'aimable
hôte
lui
dit
que
cette
créature
était
l'
oeuvre
d'un
artiste
nommé
David Law
et
puis
aussi
que
ce
visage
où
ne
coulerait
jamais
une
larme
n'
était
pas
celui
d'
une
femme
mais
d'
un
de
ces
mannequins
noyés
de
reflets
que
l'
on
aperçoit
dans
les
vitrines
sur
le
revers
elle
fille
de
verre
garda
les
yeux
baissés
mais
ainsi
pourtant
froide
innocente
impassible
il
la
prit
n'entends-tu
pas
le
vers
qu'elle
scande
murmure
" Ariane , ma soeur , de quel amour blessée ? "
mais
puisque
jamais
il
ne
devait
découvrir
son
âme
il
voulut
connaître
celle
de
l'
Artiste
qui
l'
avait
accueillie
David LAW
ce
fut
l'étrange
hors-la-loi
qui
dit :
ce
n'est
pas
ainsi
qu'elle
est
comme
tu
l'
as
mise
mais
alongée
si
tu
veux
si
tu
préfères
tu
peux
la
porter
comme
ce
la
comme
tu
as
choisi
qui porte qui ?
le
personnage
écoutant
la
voix
de
ce
David
si
élégant
se
dit
que
c'était
cela
qu'
il
était
venu
faire
somme
toute
remettre
de
bout
cette
femme
fière
à
présent
dous
la
terre
la
tête
haute
servante
et
maîtresse
du
seul
Amour !!!
Dominique Gabriel NOURRY