LE FLON FLON DES SANGLOTS LONGS
Le flon flon
des
sanglots longs
me
donne
le
bourdon
ma
fine
abeille
veille
dans
les
treilles
et
ne
se
soucie
guère
de
m'enivrer
je ne veux rien savoir
de
l'automne
et
de
des
rengaines
monotones
le sanglot
ne
s'accorde
pas
à
mon
tempo
je
suis
même
dans
la
brume
fils
de
la
lumière
et
je
bécote
ce
qui
clignote
dans la grisaille qui m'assaille
madame
je ne me souviens de rien
je viens
de
me
poser
sur
cette
branche
une
page
blanche
et
pure
qui
ne
demande
qu'à
être
lutinée
par
un
Poète
je ne suis pas né pour la couvrir
d'ombre
ou
de
rouille
je ne suis pas né
pour
déplorer
la
grande
misère
du
Temps
tant
d'autres
le
font
avec
tant
d'allant
de
talent
le malheur vois-tu c'est leur Patrie
et
leur
gagne-pain
aussi
depuis plus
d'un
demi-siècle
ici
pas une guerre
sachant
le
taux
de
violence
qui
se
répand
dans
les
corps
pour
déjouer
l'amour
vers
l'âge
de
vingt ans
c'est une vraie performance
je ne souffre de rien
celles
qui
m'entourent
de
près
ou
de
loin
sont
délicieuses
et
mes
amis
sont
devenus
ce
qu'ils
devaient
devenir
certains
sont
morts
et
c'était
bien
prévisible
et
c'est
douloureux
comme
annoncé
dans
le
contrat
Rutebeuf
certainement
avait
lu
des Anciens
qui
avaient
préalablement
lu
d'autres
Anciens
qui
avaient
entendu
certainement
un conteur
de
la
préhistoire
entre
deux
guerres
du
feu
mais
moi aussi
je
peux
être
touchant
quand je veux
mais
ce
soir
je
veux
juste
être
charmant
pour plaire
moi
aussi
aux jeunes filles
mon
perpétuel
printemps
même
sous
la
neige
ne serait-ce que pour le plaisir de la four
rure
pour
plaire
aux
femmes
mûres
mon
éternel
été
et peut-être
aussi
pour
me
plaire
à
moi-même
tandis que
je
soupire
au
milieu
des
feuilles
qui
expirent
les feuilles
-note bien -
rousses
comme
cette
vamp
que
Gainsbourg
voulait
épingler
dans
les
draps
noirs
de
son
lit
délit
d'amour
pour
i
ni*
tiées
- pour toute initiative
s'adresser
à
l'accueil -
octobre
donc
se
pointe
fier
de
lui
l'été
indien
fait
son
malin
mais
ça
ne
va
pas
durer
je m'achète quelques livres
de plus
chez
Mona Lisait
pour
faire
vaciller
la
bibliothèque
et
pour
qu'elle
me
demande
encore
tu as lu tout ça
ce
qui
m'excite
toujours
beaucoup
j'ai
un
peu
grossi
je
crois
mais
mon
squelette
reste
imperturbable
et
c'est
ce
qui
m'engage
à
prendre
du
bon
temps
à
vénérer
toutes
les
formes
de
beauté
susceptibles
de
me
précipiter
vers
l'infini
ça
me
fait
plus
jouir
que
la
lecture
des
journaux
politiques
derrière
lesquels
s'énervent
ou
s'endorment
les
maris
convaincus
qu'ils
pèsent
malgré
leur
jogging
d'un
poids
substantiel
sur
cette
crise
économique
où
se
perdent
les
experts
et
la
routine
des
crimes
internationaux
dont
on
ne
connaît
jamais
que
la
moitié
aux
adeptes
du
complot
je
tourne
le
dos
pour
rembobiner
ma
pelotte
rose
je sais bien qu'on me retrouvera
toujours
au
tournant
au
bout
de
quelque
amour
je sais
que
l'on
t'a
vu
avec
cette
Argentine
cette
Africaine
cette
Tunisienne
cette
Juive
certainement
toutes
ces
révolutions
partout
c'est toi
mais non
je
t'assure
je
me
soucie
peu
des
troupes
et
j'embrasse
Marianne
sans
regarder
le
drapeau
qu'elle tient
en l'air
pour le faire
sécher
c'est toujours
mouillé
les
drapeaux
de
sang
comme
les
croix
et
les
bannières
et
les
accessoires
de
ce
genre
que
brandissent
toujours
les
bienfaiteurs
de l' humanité
ou
ayants droit
en
égorgeant
mais
malheureux
hédoniste
que
je
suis
tandis que
j'écrivais
devant
cet
écran
ma joie de vivre
la Belle
s'est
endormie
et
le
chat
aussi !!!
Dominique Gabriel NOURRY