LE MISSIONNAIRE
Je l'ai vu
rôder
dans les travées
de
la
fête
malgré
sa
longue
barbe
je
ne
saurais
préjuger
de
son
sexe
dans sa tête
il
pense
qu'il
n'a
pas
de
sexe
mais
bien plus que toi
c'est ça
le
sexe
qui
le
hante
hante
honte
hante
et ça le masturbe en sa bonne morale si prude
il
rêve
de
bûchers
pour
les
Poètes
impies
et
de
petites
pierres
pointues
pour
les
femmes
impures
pour
qu'elles
agonisent
lentement
c'est ça
qu'il
aime
il marche
dans
les
travées
de
la
fête
avec
sur
le
nez
de
grosses
lunettes
qui
lui
donnent
l'air
docte
le missionnaire
ne
prend
pas
position
lorsque
dansent
sur
la
scène
de
jolies
femmes
presque
nues
si
heureuses
d'être
belles
et
de
rendre
heureux
qui
les
admire
le missionnaire
attend
son
heure
il attend
que
tombe
le malheur
pour
tomber
serres ouvertes
sur
les
brebis égarées
il
a
le
don
de
la
parole
et
des
oeuvres
de
bienfaisance
qui
lui
permettent
d'acheter
l' âme
des
libres
brebis
combien combien de visages pleins de soleil
effacés
par
ses
soins ?
combien combien de statues
mutilées
au
nom
de
sa
vérité ?
et combien combien combien de guerres
au nom
de
son
amour
criminel ?
s' il
ne
montre
pas
ses
armes
s'il
tend
la
main
c'est
qu'il
détient
quelque
ruse
plus efficace
que
les
fusils
toute la séduction
que
la
nature
ou
la Transcendance
ont
donné
aux
hommes
pour
séduire
les
femmes
et
leur
faire
l'amour
il
la
détourne
au service de cette mort vivante
qu'il
impose
aux
peuples
innocents
que les Libertins
d'antan
lui
aient
prouvé
après
le
meurtre
de
Giordano Bruno
et
de
tant
d'autres
que
la
Terre
n'est
pas
le
centre
du
monde
ne l'a pas désorienté
sa vérité
le
fait
survivre
il
ne
veut
pas
en
démordre
alors
il
mord
mord
mord
et ses lèvres
se
crispent
en
un
rictus
de
haine
lorsque
les
êtres
s'aiment
le missionnaire n'a pas disparu
c'est
le
malin
qui
revêt
de
multiples
formes
les zélateurs
des
religions
athées
ne
sont
pas
les
moins
fanatiques
et
moi
qui
refuse
aussi
bien
ces
chaînes
que
le
nihilisme
désespéré
je
fixe
un
azur
qui
n'a
pas
les stigmates
de
leurs
bleus
mais
la
profondeur
de
tes
yeux
qui
plongent
dans
l'infini
du
Sens !!!
Dominique Gabriel NOURRY