D'ici Dance

LES ANNEES FRACTALES

 

 

Les Années Light contre lesquelles s'insurge la D'ici-dance ne datent pas d'aujourd'hui ! Nées au détour de la Civilisation Industrielle dont les dommages  collatéraux mercantiles se sont vite faits sentir, elles s'épanouissent aussi bien au coeur de la propagande communiste que de la propagande libérale. Dans les deux camps, l'objectif est d'être efficace, progressiste et de faire du CHIFFRE. Les Masses, jugées incultes et influençables, sont accablés de slogans brefs, simples, simplistes. Les agence de pub et le petit livre rouge travaillent sur le même créneau.

 L'informatique est une Merveille mais il n'est pas souhaitable qu'elle nous colonise: notre intelligence n'est pas artificielle.

Pourtant, de jour en jour nous nous prenons au jeu. Des instants de nos vies n'apparaissent plus que des occurences. Et la "pensée bling-bling", loin de faire coup d'état n'est qu'un épiphénomène tout à fait logique d'un Etat d'esprit.

Le "cure", émanant de ce dandysme franglais dont se parent tous nos Saint-Germain des Prés relève de la même pensée naïve , sommaire et tellement "humanitaire".

 

Mais, me direz-vous, vos "textes", vos "mini essais", vos "microfictions", vos "articles" comme les intitule la Machine, pragmatique, ne traduisent-ils pas, somme toute, les symtômes de cet essouflement de l'Etre que vous pointez chez tant d'autres ?

Effectivement, cette critique ne manque pas de lucidité. Plus que jamais, je me sens incapable d'élaborer une oeuvre d'ampleur , romanesque ou philosophique. Peut-être n'en ai-je plus les moyens. L'univers que je découvre chaque jour ne me propose pas, d'emblée cette cohérence dont rendait compte le Naturalisme  ou le Réalisme. La théorie de la Relativité s'accorde mal avec la physique Quantique. Et l'une et l'autre, pourtant, se montrent capables de performances. Tout nous paraît, plus que jamais, question de focalisation;

Des sciences, humaines ou "dures", nous proposent tour à tour des éclairages diversifiés, paradoxaux, contradictoires sur nos réalités empiriques. Nous sommes désorientés. Perdus au milieu d'innombrables discours, d'innombrables langues, au coeur d'innombrables idiolectes. Einstein le remarquait déjà: nous avons reconstruit la Tour de Babel et semblons incapables, au-delà des slogans simples des Marchands , des Politiques et de Media de rendre compte, de sublimer, de communiquer.

Inutile de se voiler la face et de dialectiser benoîtement comme des Jésuites, des Positivistes ou des Marxistes.

D'un univers que je perçois par bribes, je rends compte en Fragments. Si ces Fragments s'inspirent parfois des "Mines de rien" de DESNOS, des "billets" que  XAVIER GRALL adressait aux journaux  ou bien même des réflexions subversives dont CAVANNA honorait, autrefois "Charlie Hebdo", leur ambition, peu modeste sans doute, est toute autre. Elle se définit dans une perspective "fractale" tout comme le font d'autres oeuvres contemporaines, consciemment ou non. Cela repose sur un postulat: le Complexe  n'est pas l'apparence même de l'Insensé. Tel qu'il se manifeste il doit se travailler et dans un infini toujours inaccessible s'organiser.

 

Les années fractales dialoguent avec les années light et les renvoient à leur  (im)posture d'instrumentalisation. Qui se joue lucidement de la brisure, sans complaisance et parfois dans la douleur, met en OEUVRE ce qui peut encore -ou déjà- l'être.

 

Et tente de le partager dans le chaos sémantique de Babel.

Et dans le Désir.

 

 

 

Dominique Gabriel   NOURRY



08/09/2010
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