LES COLOMBES
Ton visage qu' apprivoise la nuit
lentement se défait
sous les néons de l' absence
tu sais
que certains mots
sont aujourd' hui
imprononçables
habite-les
puisqu' ils tissent
déjà
ce corps cadavre
qui t' oubliera
mais voici
à l ' aube
je tiens des arbres
et des fleuves
et des pics qui
d' un trait d' ombre
tranchent la plaine
telle est ma force
et mon devenir
car
le sais-tu
même dans les cimetières
les colombes
roucoulent