LES MOTS SE FRÔLENT
" Eloge de la caresse !
La main s'ouvre , déploie ses doigts vers le dehors .
Eclatement , transcendance vers le monde .
Mais lorsqu'elle atteint ou rencontre le monde , objet ou sujet , chose ou être humain , les doigts ne se referment pas en une prise , en une emprise , en un " .
main-tenant"
Ils restent tendus , ouverts ...
Ainsi la main se fait caresse .
La caresse s'oppose à la violence de la griffe . "
MARC-ALAIN OUAKNIN : LIRE AUX ECLATS - Eloge de la caresse .
" La caresse est le mode d' être du sujet , où le sujet dans le contact d'un autre va au-delà de ce contact . Le contact en tant que sensation fait partie du monde la lumière . "
EMMANUEL LEVINAS : Le Temps et l' Autre .
Les mots
nos
mots
se
frôlent
dans
une
innocence
proche
de
l'incandescence
l'écran
s'embue
d'une
voix
lue
l ' insu
de
toute
Parole
voilà
se
dont
se
darde
la
Courtoisie
si
Lancelot
fut
chevalier
à
la
Charrette
mettant
ainsi
sa Dame
au-dessus
de
son
Honneur
moi
je
suis
le
chevalier
au
Caddie
telle
est
ma
bonne
Aventure
et
ma
belle
Fortune
et
là
où
ça
consomme
moi
je
me
consume
d'un
Désir
inattendu
mais
non
impalpable
je pense évidemment au doigt prudent qui estime le camembert au travers
d'une transparence
qui
ferait
rougir
mon
Poème
les
mots
se
frôlent
mais
le
Vigile
interdit
la
photo
sais-tu le pouvoir du Verbe
susceptible
d'émouvoir
l'intime
beaucoup
mieux
que
les
gadgets
à tête
de
canard
avant de t'entraîner dans mon bric-à-brac mon entrelacs
où
vaquent
toutes
les
Divinités
de
la
Planète
je
veux
encore
te
caresser
avec
mes
mots
pour
te
sentir
encore
plus
offerte
à
moi
lorsque
je
m'offre
à
Toi
je veux t'inventer des métaphores kama-sutras rien que pour ton corps
des
dé
li
res
d'images
caresses
car
dans
la
nuit
je
ne
sais
me
défaire
de
ta
chaleur
de
ta
saveur
et
je
porte
imprimées
dans
ma
peau
tes morsures
ton
écriture
et
je
te
sens
encore
belle
contre
mon
corps
fidèle à notre désir destin destination
je
peux
comme
les
Anciens
te
comparer
aux
fruits
qui
fondent
sur
les
lèvres
pêche
abricot pudique
et cerise revendicatrice
mais
je
ne
suis
pas
dans
un
verger
d'ailleurs
je
préfère
ton
petit
jardin
à toutes les serres de Bagarelle
je voudrais
d'une
assonance
sensuelle
non
t'assouvir
mais
te
caresser
de ma main
grande
je
touche
si
tard
non
le
sitar
mais
les touches d'une machine sensible
qui
s"en
vient
au
loin
fugitive
effleurer
tes
seins
tes
fesses
et
j'évite la ponctuation
mais
pour
une
fois
,
je
veux
bien
laisser
s'infiltrer
l'inédite
virgule
si
coquine
dans
son
apparente
modestie
si les mots savent atteindre le plus secret
le plus
sacré
sans doute
vivent-ils
leur
vie
autonome
et
nul
ne
sait
jusqu'où
ils
pourraient
nous
entraîner
malgré nous !!!
oh
que
ça
me
ponc
tue
ça s'exclame
pour
se
dresser
pas
seulement
au
niveau
de
l 'Ame
Ma Dame
je
ne
voudrais
pas
pourtant
que
le
Poème
trop
profane
le
mystique
qui
nous
unit
la Lumière je le sais traverse la chair
et
lorsque
nous
venons
l'un
vers
l' autre
qui
ne
devine
le
feu
délicieux
qui
nous
dévore
les
veines
je
ne
sais
si
je
dois
avouer
ce
à
quoi
je
me
dédie
lorsque
j'abandonne
le
clavier
je
suis
si
fou
de
Toi
que
de
mon
stylo
rouge
ainsi
qu'un
enfant
je
me
tatoue
sur
tout
le
corps
ton
prénom
comme
si
par
cet
acte
de
Magie
j'allais
tout
de
suite
obtenir
de
Toi
ce que
j'imagnine
tout
bas
et
que
tout
bas
dans la nuit de septembre
tu
devines !!!
Dominique Gabriel NOURRY