MEMOIRE DE JEAN-PIERRE ROSNAY SUR LE PONT
Il se drapait
certainement
dans ses reflets
pour
embrasser
la salle
aux
mutines
lunettes
d' une plaisanterie
congédiait
la
gravité
d' un regard précis
visait
le locuteur
interloqué
qui
concassait
le Poème
de
ses
vanités
Jean-Pierre
ne faisait pas toujours
de cadeaux
d' une pichenette
envoyait
valser
quelque
louvoyant
Pohète
puis
se
lissait
le
regard
pour
donner
le
bonsoir
à
qui
a
l'
Audace
de n'aimer
que
la
Poésie
au-delà
des
petites
ambitions
si
mal
placées
saluant le Parti
tout
autant
que
la
Sa
cristie
lorsqu' ils se présentent
sans
grandes
pompes
de
clowns
funestes
il éveillait
Cendrars Spire ou Daumal
et
maints
jeunes
Poètes
désireux
de
Vivre en Poésie
pour
l'
immédiat
de
cette
Fortune
que
plus
personne
ne
pourra
nous
dé
ro
ber
dehors ! les Précieux
les Prétentieux
les Lunes trop versitaires
qui
ne
savent
au bon moment
se
taire
pour laisser entrer
le
grand
Soleil
dehors ! ceux qui se servent
de justes combats
comme
d' alibis
pour
porter
Dieu sait quel Habit !!!
qu' importe
si je n' ai pas toujours
les mêmes intransigeances
si je me paie
d'
autres
abat-jours
d' autres
rabat-joies
je méprise les bonshommes de glaise
et
j'aime
les hommes debout
les mains ouvertes
prêtes
à
l'
Amour
comme
au
Combat
la Vie
vois-tu
c'
est
rosse
féroce
plus jamais
personne
ne
m'
appellera
Pépéros
et
des fois
je me dis
moi aussi
que
tout fout le camp
que
tou
s'
en
va
tout
se
dé
chire
à vau-l' eau
mais
de la bouche de Marcelle
les yeux
vers le ciel
ou
de
Blaise
que
j'
ai
connu
vaurien
j' entends ces mots-là
ces mots tranchants
bien
aiguisés
définitifs
que
j'
ai
tout de suite aimés
lorsque
me
les
ont
confié
les lèvres d' or
d'un
transistor
pas de fioritures
et pas
de trémolos
très précisément
ce que peut dire
un
Homme
qui n' a pas peur
de
s'
inscrire
dans le paysage
en
vers
et contre tout
dans une Résistance de vrai Poète
et non
d'
opérette
dès
dix-sept ans
- si tu es là ce soir
si tu tiens
sur tes deux jambes
si
tu
me
regardes
c'est un peu
grâce
à Lui
grâce à d' Autres
Poètes ou pas
dont
il
parle
si
bien
lorsque j' observe
les livres
et
les murs
il me semble qu' il y a toujours
la même Ombre
qui
me
protège
le timbre de la Voix
qui
m'
a
rassuré
dans mes cauchemards
de
gosse
et
qui
m' a donné
le goût
de
vivre
de vivre quand même
juste
pour le plaisir
de
dire
et
partager
quelques Poèmes.....