ODE AU RAYON DES FROMAGES FRAIS
KANT a écrit que la beauté n'est pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose .
Le Poète
pour
se
souvenir
de
sa
Dame
s'arrête
devant
un
lac
dans le clapotis
des
vaguelettes
entend
sa chère
voix
déplore
le
Temps
qui
passe
emportant
le
frêle
esquif
du
bonheur
ou bien
juché
sur
la
ci
me
d'une
montagne
déplore
la
Vanité
des
choses
Humaines
ou bien
dans l'infinie mouvance
des vagues
qui
se
déjouent
des
reflets
reconnaît
la destinée
passagère
des
sentiments
nos vies
sont assujetties
à
la
lune
froide
et
capricieuse
une marée peut apporter
une amoureuse
une autre l'éloigner
nous
laissant
seul
sur notre plage
désolée
moi
si je dois trouver
une
métaphore
de
l' Amour
et
de
la
douloureuse
solitude
j'évoque
tout naturellement
la ville
ma ville sous la pluie
les rues de Paris
ma ville dans tous ses gris
dans ses arcs-en ciel de gris
ma ville
avec ses passages
secrets
voués
aux hasards
ses larges trottoirs
où
se
déploient
les boucles incertaines
du
destin
ses métros
underground
où
s'étreignent
des Désirs
clandestins
ses ponts
jetés
entre les rives
et les cultures
et
les
sexes
ses délicieux ponts
où
tu ne cesses
de
venir
à
ma
ma rencontre
Autre
je chante
les hypermarchés
leur lumière qui me fait
flasher
sur l'exquis conditionnement
des produits
endimanchés
je chante
les
hypermarchés
leur
hypnotique
musique
et
la
voix
cosy-sexy
des animatrices
qui
te
guident
la
main
vers
le
prisme
d'un soleil
alimentaire
je chante
les
travées
qui
brusquement
s'ouvrent
sur des corps
féminins
désarmés
nullement
pré
occupés
d'être contemplés
mais
livrés
en
toute
virginité
à
l'innocence
de
l'avidité
je chante
hiver brûlant
dans le désert
dans la multitude
les plats
destinés
au
micro-ondes
je chante
avec
enthousiasme
le rayon
des fromages frais
comment
ne pas rêver
devant tant de candeur
à
l'émotion
de
ta
peau
dénudée
le fromage
en sa douceur
cristallise
l'évanescence
du
Désir
on voudrait
se
faire
page blanche
dans
sa
mouvance
oser
une
caresse
vers
le
plus
intime
le
plus
laiteux
de
ce
tendre
épiderme
enfoncer
dans la motte molle
offerte
la tendresse toute en rigueur
d'un doigt
tremblant
mais
je
passe
navré
de
ne
connaitre
déjà
la
douceur
la
saveur
de ces sculptures
de
neige
sculptures
de
ton
corps
qui
ne
cessent
de
hanter
mon
Coeur
fromage ou désert
je n'ai pas bien lu
le
menu
que
m'a
tendu
le
Hasard
ce Maître
d' HJôtel
toujours
bien
venu
fromage ou désert
mon Poème
sans
mépriser
nullement
les lacs
où
tu ne t'es pas
reflétée
ni
les montagnes
qui
ne
t'ont
pas
encore
fiancée
au
ciel
ni
les
vagues
dont
le
rou
le
ment
m'évoque
celui
de
tes
hanches
dans
l'
Amour
ni
les nuages
qui
m'emportent
toujours
vers
le
moelleux
de
ton
lit
je chante
les immenses cités
leurs rumeurs
leurs fracas
leurs grincements
les halls
des
immeubles
où
se
révèlerait
si bien
ton corps
nu
et l'alcôve
des portes
où
les caresses
interdites
se
volent
dans toute leur
intensité
je chante
les immeubles immenses
les ascenseurs
qui aiment
à
se
bloquer
entre
deux
Désirs
entre
deux
étages
et
je chante
surtout
l'hypermarché
riche
en
mirages
susceptibles
de
s'enneiger
en
langoureuse
chair
en marge des travées
et
si
je tiens
à
garder
mon
Coeur de Lion
si
tendre
moi
le
Robin des Bois
dans
la
forêt
des
marques
et
des
logos
je n'en chante
pas
moins
le
rayon
de
lune
des fromages frais
des fromages vraiis
délicieux
outrage
de
la
Nature
au
milieu
de
nos
vies
trop
bien
emballées
et
de ces
géométries
blanches
palpitantes
je chisis
la plus
fraîche
la plus
pure
la plus
savoureuse
notre
Amour
préservé
par le Hasard
garanti par notre vigilance
j'ai
la certitude
que
ce fromage
susceptible
d'exercer
dans
nos palais
sensibles
de
durables
ravages
j'ai
la certitude
que
ce
fromage
dont
tu
fis
l'emplette
fromage
de
label
Poète
exemplaire
de tête
pour
toi
la belle
signalé
pour ses vertus
de longue conservation
nous fera un long usage
tout
en restant
toujours
dans le caddie
de
notre
définitive
connivence !!!
aussi
délicieux !!!
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