OR LES MOTS HORS DES MOTS
Honte
à qui
se rature
le visage
ou
le corps
se rature
le Désir
se scie
le cri
quelle injure au défi
de l'arbre
qui se dresse
en toute impertinence
vers
la lueur
de la lointaine
étoile
pas de quartier
décidément
pour
les Maîtres
de
Morale
si
tolérants
envers
le meurtre
"guerre"
mais tais-toi
donc
dit
Dominique
à
Gabriel
ne sais-tu pas combien c'est inutile d'écrire cela ?
efface-toi
efface
f
la Vérité
c'est
que les Hommes
aiment
le crime
la torture
le massacre
ils s'inventent toujours d'excellents
prétextes
mais
ce
qui
luit
eau
dormante
au
fond
du
puits
de
leur
con
science
c'est le plaisir le plaisir le plaisir
de
détruire
et
les Femmes ?
les Femmes
peut-être bien
admirent
la Force
la Violence
et la Virilité qui s'exhibent
en de douteux
combats
certaines
peuvent rêver
suppléer
aux hommes
défaillants
pour séduire
leurs soeurs
quelle importance ?
il y a bien des phallus aussi au royaume de la Mère qui battent l'Angélus
ne dis pas cela
cela me désespère
les Femmes
sont
douces
sensibles
et portent les enfants
en elles
comment pourraient-elles souhaiter les voir périr ?
je ne sais pas
je ne suis pas sûr
de vouloir savoir
dit
Gabriel
à
Dominique
les hommes et les femmes
ne changent
jamais
les sciences humaines
dont
sont
si
fiers
les nouveaux clercs
n'ont pas fait
bouger
d'un
i
o
t
a
l'espèce humaine on se demande même si elle n'est pas en train de décliner
cassandre toi aussi cassandre décidément
comme ceux qui
voyant
leur pouvoir
s'effondrer
hurlent
que le monde va à sa fin sans eux qu'allons-nous devenir
sans eux qui se sont appelés Heidegger pour saluer
Hitler
Aragon
pour saluer Staline
Sartre
pour bénir
les Terroristes
sans eux les nantis de la pensée
qui soulèvent
et anéantissent
des peuples
eux
qui
frétillent
aux pieds
des plus sanguinaires
et qui flotillent
d'ordinaire
appelant
loup
qui
ne leur ressemble
pas
assez
ou
pire encore
qui
leur
ressemble
trop
tais-toi tais-toi
sais-tu combien
c'est inutile
de pourfendre
les spectres
et
les vieux
démons
tu vas
te
blesser
toi-même
ou
tu finiras
dans
des
conditions
douteuses
comme
quelques autres
avant toi
on arrête
on flagelle
on met
en croix
bien sûr
si la victime
ne
ressuscite
pas
les idées
les révoltes
les énergies de vie
toujours
ressurgissent
toujours
sont
éradiquées
par les anciens rebelles devenus notables assis et condamnants
tais-toi
c'est un poème d'amour que tu voulais écrire
il n'y a guère que l'amour
qui
soit
crédible
sur cette planète
lorsqu'il ne se trompe pas
l' amour qui n'est pas pur ennuagement mais ressac des chairs qui s'arriment se prennent se déprennent se mêlent s'entremêlent se souquent et se saccadent
les chairs les âmes une seule étincelle
la vie qui se fraie son chemin vaille que vaille la vie la nature l'esprit
et tant pis
si
ça
choque
s'entrechoque
la vie
qui adore
autant que l'ordre
le désordre
parce que
tout
hasard
naît
d'un
désordre
et que c'est
de ce désordre-même
que se
crée
recrée
l'élan
d'exister !!!
ça dérange
forcément
c'est
conçu
pour ça
c'est inadmissible
ça peut être
source
de
douleur
de
scandale
mais c'est la nécessité même qui traverse l'espace et le temps
LE SENS
ce dont ce poème n'est qu'ombre
d'ombre
en son
insolence
sous le paisible soleil des hommes
en son
insolence
décidément
inébranlable
mettez-vous de l'ambre de la crème
endormez-vous devant des images bleutées
hantées d'onde
ou dans la marge
des puissantes
et complexes
philosophies
du XXe siècle
ces bêtises
sophistiquées
faites des régimes des mots croisés n'importe quoi pour oublier la mort
maintenant qu'on vous a privé-e-s
des illusions
de la religion
vous vous inventez
des
super
stitions
des haines
po
li
tiques
tellement dérisoires
qui vous soulagera de l'immense misère qui délabre vos consciences
quand bien même
vous consommez
vous vous consumez
l'amour oui et la poésie oui tout ce à quoi
vous ne croyez plus
à l'instant
où vous avalez
vos
antidépresseurs
pour
ne pas
vous suicider
par simple peur de crever
l'amour oui la poésie oui et
la liberté
de dire longuement oui
après
quelques non
définitifs
absolus
nécessaires
monsieur NOURRY
acceptez-vous
d'épouser
la vie
et de
lui
rester
fidèle
et
de
lui
porter
assistance
jusqu'à la fin
de
vos
jours
oui oui oui
la vie avec ses fleurs ses fruits ses tunnels ses animaux ses carnavals ses files d'hommes et
tous ceux
qui ne savent
pas
l'aimer
je ne cherche pas à comprendre la souffrance les cataclysmes mon âme est embarquée dans la coque de noix de ma cervelle
il vaut mieux compter sur des voiles invisibles
ne pas se prosterner
ne pas non plus
se dresser
sur
ses
ergots
l'humain n'est pas coq
mieux vaut les petits coquelicots lorsqu'ils n'évoquent aucune plaie
lorsqu'ils n'ont été
froissés
que par le corps
des amants
dans la prairie
qui
s'offrait
si
bien
à
la
lumière
laissons-donc s'agiter
sur leur ring
de plus
en plus
étroit
les doux dingues
et les durs
qui croient
tant
à leurs
fables
à l'heure où j'écris
déjà
ici
ils s'endorment
et font
les mêmes songes
que leurs
adversaires
leurs singes frères
et ma bouche
lasse
d'une
parole
que n'entend
que
la lune
rêve
de
ta
corolle
qu'y aurait-il
à dire d'autre
dans
le vertige
même
du
risque
d'autre
que
toi
l'inter ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////dite .
Dominique Gabriel NOURRY