REFLET DANS LE CANAL
Tout laisse pe,ser
si l' on consulte
les archives
qu' ils ne sont jamais allés à Venise
Octave et cet Etrangère
dont on sait
fort peu
de
choses.....
le bateau
sans eux
s'
en est
allé
paisible
sur les flots
d'
automne
lui
a remis
sur un porte-manteau
cette vieille cape de Théâtre
qu' il imaginait
toujours
présentable
il a peut-être
brûlé
toutes ces lettres d' Amour
qui lui
paraissaient
à présent
tellement insensées !!!
il avait suffi
d'
un médaillon
donné
par un voyageur
îvre
pour qu' il
s'
enflamme...
le visage pâli
d'une
lointaine
orpheline
ressemblait
trait pour trait
corps pour corps
à cette danseuse dont il avait
tant de nuits
rêvé....
de l' ivrogne
il avait tiré
le prénom
puis
quelques gins plus tard
le nom
l'
adresse......
il y avait eu
la première
lettre
qu'il avait envoyée
puis
la première réponse
tellement
naturelle
toute la vie
quotidienne
d'
une jeune
inconnue
s' était livrée délivrée
des décès des anniversaires des promenades
bientôt
des photos
elle parlait
le plus incertain des français
mais il lui écrivait
pourtant
des Poèmes
qu'elle aimait !!!
l' Amour plus qu' Aveugle est extra-lucide
il avait formé
pour Elle
ce Désir de voyage à Venise
parce que
Venise
est la Ville
des
Incertaines
tout s' y joue
l'
Amour
comme
la Mort !!!
tout dépend du choix
de
ce qui fait Epoque
n' est-ce pas ?
mais
les Epistolières
ont
des Vies parallèles
et le Poète
est
obligé
d'
admettre
que le seul Palais
qu'
elles
puissent
ou
veuillent
habiter
c'est l' Amour
Idéal
tellement Idéal
qu' il ne saurait
laisser
trace
sur cette Planète-là
dans cette Vie-là
quand on veut traverser
les
miroirs
tout bêtement
dans
le tintement
de
Murano
les miroirs
se
brisent
et la pénombre
d'
automne
se
fait encore
plus
grise.......
je songe pourtant
que
le 2 novembre 1882
bien que les deux
personnages
ne se soient
jamais
rencontrés
leurs deux visages
ré
unis
troublaient
le canal
assoupi
où
rêvent
folles et molles
les
gon
doles ...