"SALTIMBANQUES" de Guillaume APOLLINAIRE
Pour le Poète Armand Rappoport qui aime ce poème et qui souffre dans son lit d'hôpital, bien seul.
Pour Jean-Pierre Rosnay, mon intercesseur auprès des Muses dont je garde la mémoire vive.
Pour mes amis Rroms que l'on traite de manière indigne.
Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises
Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage
Guillaume APOLLINAIRE
paru dans "Les Argonautes", n° 9, février 1909
recueilli dans "Alccols"
Peut-être n'est-ce qu'une belle image d'Epinal, mais c'est une image d'Apollinaire. Ne fait-elle pas plus honneur à mon pays que les horreurs que certains se plaisent à colporter ?
Demain soir, si Blaise et Dieu le veulent, je dirai ce poème au Club des Poètes, avec TOUT MON COEUR !
En attendant, savourez, sans modération, d'autres poèmes d' "Alcools" qui mettent en scène, avec tendresse, d'identiques personnages :
-"Mai"
-"Les cloches"
"La Tzigane"