D'ici Dance

STELE

A Eva Hadas Lebel

 

 

Tant qu'il ne leur sera pas rendu un dernier hommage, les Morts reviennent,, interrogent, persécutent.Qu'on leur accorde enfin les gestes et les paroles qui leur apporteront enfin l'éternelle paix.

C'est pour cela qu'Antigone, au prix de sa propre vie, verse de la terre sur le corps de son frère.

Mais comment dispenser le repos à ceux qu'engloutit le Danube, massacrés par les Croix Fléchées, complices Hongrois des Nazis?

Que peut faire l'Antigone Juive qu'assaille, nuit et jour, le Souvenir et l'Appel?

Ce n'est pas à la terre, c'est au Nom qu'elle a recours: il faut que soient nommés ceux que le Temps prétendit faire disparaître. Il faut que leur Nom soit inscrit sur les registres, dans la pierre, sur les monuments. Ainsi, définitivement, ces sans-terre, ces sans-lieu, auront lieu sur la Terre et dans l'Au-Delà. Dans le tombeau du Signe ils pourront enfin reposer.

Il ne s'agit pas d'accuser mais de témoigner.

Pour ces Morts-là, c'est un dernier Shabbat qu'il s'agit de  susciter, repos enfin accordé au terme d'une brève et douloureuse existence.

Dans la Synagogue Orthodoxe, implicitement,c'est leur Kaddisch qui est proclamé.

Pour ce soir-là, pour l'Eternité.

 

Dans le salon, interminablement,sur l'EX-Voto, une femme, aussi simple et aussi fragile que les autres, Antigone Juive, rallume la Flamme du Vendredi soir.

 

 

 

Dominique Gabriel NOURRY

 



08/08/2010
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