SUITE ARMORICAINE
que la mer
est plus calme
lorsque
je te prends
la main
que même lorsqu' elle se déchaîme
le même
sourire
demeure sur mes lèvres
si je sens ton corps
tout près du mien
je te solliciterai
de mes caresses
sur la plage du printemps
si lisse encore sous la dérive des nuages
de ta houle je dévergonderai
mon vague à l' âme
porte battante sur les étoiles
mon pays n' est qu' un pays comme tant d' autres
je ne voudrais pas que mes enfants
versent leur sang
pour lui
mais ce pays comme tant d' autres
cette île amarrée
qui semble toujour en partance
avec ses austères remparts et ses rues étroites
toujours un peu
fraîches
ce pays me rassue
comme une main de mère
lorsque
je ne parcours pas les landes
de Bretagne
elles s' étendent
là
dans le flot souterrain
de mes arrière-pensées
où
que j' aille
Viviane et Merlin
perpétuent
leurs Amours jamais
désenchantées
mai
que j' aime
jusqu' au bout du môle marcher
pour m' élancer comme les légers voiliers
vers
les horizons toujours inconnus
quoi qu' on en dise
être là
sur le point de partir
comme dans un Amour
quand les doigts s' effleurent
pour la première fois
que sans esquive
le baiser
s' esquisse
si le drapeau
se la joue
noir et blanc yin et yang
le ciel lui multiplie les nuances
et même se fiance
à la mer
dans ses subtils égarements
pour les serments
oui c'est noir ou blanc
mais
pour les désirs
l'
impressionnisme
tremblant
troublant
le moindre détail
l' univers vacille
souvent
pour le pire
mais tant d' éblouissantes
fois
pour le meilleur !!!
alors
se
faire
coeur de granit
pour
qui
on
évite
et
coeur
de
velours
pour
qui
aime
d'
amour
compte tenu
bien entendu
que l' embellie
n'est
jamais
bien
acquis-e
mais
que
l' on ne saurait comparer
les douces ondées
qui caressent ma ville rêveuse
avec
les brutaux ouragans
qui
dévastent
définitivement
des cités
que
l'
on
crut
prospères
en d' autres temps !!!!
si tu entends
si tu entends
cette nuit
sous le lit
qui t' embarque
dans les détroits du rêve
si tu entends sonner
lugubres
les cloches d' Ys
souviens-toi
de
la
fatale
princesse
qui
laissa
la porte ouverte
aus
excès
de
la
tempête
si tu croises ses pas
tu peux
la
plaindre
mais
tu dois
la
craindre
car
si
puissants
que
soient
tes
brisants
jamais
ils
ne
pourront
empêcher
les lames acérées
de fracasser
de l' autre côté
de
l'
avenue
les sereines baies
qui
naïves
rêvaient
d'
Infini !!!
Dominique Gabriel NOURRY