SUR LE FIL DE L'ESPOIR
Sur le fil
de
l'espoir
du
désespoir
je te file
tu te défiles
de
fil
en
fil
nue
comme un nom jeté
autrefois
sur
une
Lettre
peut-être
n'était-elle
pas
assez
timbrée
peut-être
l'étais-je
trop
je ne t'ai
jamais
prise
pour
une
affranchie
celle
qui
a franchi
le
seuil
de
l'imaginaire
était
fragile
comme
un
fil
de Vierge
je sais
qu'il
avait
été
filé
sur
le
rouet
des
orages
je sais
je sais
je ne dis rien je me contente d'écrire parce que c'est la nuit que la nuit s'écrit
surtout
lorsqu'elle est
privée
de cette Etoile
Toi
dont
je
m'étiole
ne crois pas pourtant que je sois malheureux pas plus que n'importe quel danseur de corde qui ne sait danser qu'aux accords de la harpe
David et Merlin
quel
duo
sourit le Solo sans sole mio ni gondole juste ce petit pincement de l'accord secret qui se fit harmonie
sur le fil
de
l'espoir
du
désespoir
ne me demandez pas
des vers
jaulis
comme l'écrit Albert COHEN pour se moquer de la mère DEUME
mauvaise HOMAISE en somme
je
n'en finirai
jamais
avec
" BELLE DU SEIGNEUR "
tout porte à croire que c'est elle qui en finira quelque jour avec moi
mort au chant d' Amour !!!
pas de panthéon pas de monument aux morts à peine un bout de terre avec une concession très limitée dans l'espace/temps
mort Auchan
de moi
je crois
qu'on ne retiendra
si
par hasard
l'on retient
quelque chose
que l'enseigne d'un centre commercial que l'on situera forcément dans la périphérie d'une banlieue sordide
tout seul au milieu d'un parking poussant un caddie empli de seize exemplaires d'un poème
maudit
sur le fil de l'espoir
j'attends
pourtant
naïf
comme
un
enfant
quelqu' arc-en-ciel
pour
traverser
encore
ton
petit
pont
des
soupirs
qu'on m'y pende
comme une chemise
avec
les épingles
à
linge
de
quelques
sourires
vaguement
apitoyés
totalement
désabusés
l'ironie du sort c'est que privé de ton corps je serai de plus victime d' ironie
pas Lamartine
moi
dans
le
Lac
j'aurais
à
peine
fait
un
ricochet
pourtant c'est fou
comme
je m'y
pends
à
mon
fil
d'espoir
comme Chagall à sa cravate somme toute
mais je ne dors pas
je reprends
la
route
de l'interminable poème que ma mère mit au monde
j'invente des harmonies avec des clics des "j'aime" et des thèmes éternels glissés dans la machine à sous
de l'époque
je ne vois pas du tout venir la fin du monde même si les jeunes hommes privés de guerre
s'ennuient
parfois
ce qu'il reste somme toute de moins dangereux c'est encore l' Amour qui ne suicide que quelques individus
choisis
qui l'ont bien
voulu
Desnos depuis son camp écrivait à Youki écrivait des poèmes à la Mystérieuse
qu' y a-t-il
d'autre
à
faire
je crois que même le vieux COHEN mort de peur de la mort se rendait bien compte
que
ce qu'il croyait
juste dérision
n'était
que
déraison
face
au
réel
de
la
dis
pa
ri
tion
la voie du Désir qui nous vient de si loin qui nous emporte où nous n'imaginions pas aller
c'est
tout
ce
qui
nous
reste
encore
du
Sacré
effervescence de Vie au-delà des rituels des morales des stratagèmes
tout ce qui ne PREND plus
c'est le seul fil qui nous relie encore au Sens
nous
dont
les
enfants
prennent
l' Essence
pour
un
carburant
et qui ignorent de plus en plus de quel moteur s'harmonisent les sphères
ils s'imaginent
les pauvres
que
la vérité
sort
toute
nue
d'un puits
de
pétrole
mais je caricature il faudrait que je rature si je ne voulais pas rendre sensible les mouvements
de mon émotion
cela fait longtemps
que
l'on
n'a plus
reçu
le coup
de
fil
du
" Cercle des Poètes disparus "
mais
je sais
que
ce
cercle
se
reforme
partout
et c'est pourquoi
malgré
tout
je
vis
et je m'attends
envers et contre toute logique
à tout
tellement Panique
et
même
à
toi
si
Romantique !!!
Dominique Gabriel NOURRY